Résumé de l’éditeur

Gretchen Lowell est une beauté fatale. Au sens littéral. L’inspecteur Archie Sheridan a traqué pendant dix ans cette redoutable tueuse qui a fait plus de 200 victimes. Il connaît bien ses méthodes, gravées en lui pour toujours – sa poitrine porte la cicatrice en forme de cœur que Gretchen a dessinée avant de lui administrer une injection mortelle. Personne ne sait pourquoi elle l’a ranimé. Ni pourquoi elle a appelé les secours, et les a attendus calmement, provoquant ainsi sa propre arrestation. Deux ans plus tard, Gretchen est en prison mais Archie n’est pas libre pour autant. Seules ses pilules lui permettent de tenir, rien ne sera plus jamais comme avant. Et la relation malsaine qu’il entretient avec son ancienne tortionnaire le trouble bien plus qu’il ne veut se l’avouer… Quand un nouveau serial killer survient, l’inspecteur est rappelé sur le devant de la scène. Mais cette fois pas de tête-à-tête entre Archie et le tueur, car une jeune journaliste passionnée est de la partie – tout comme Gretchen, qui, tapie dans l’ombre de sa cellule, est plus dangereuse que jamais…

Mon avis

J’ai tout simplement adoré ce roman et n’en suis pas ressortie indemne. En lisant le résumé en quatrième de couverture, je m’attendais à un remake poisseux du Silence des agneaux, mais cette fois-ci avec une femme dans le rôle d’Hannibal Lecter, ce qui n’a pas manqué de m’interpeller je dois le dire étant une fan absolue de la trilogie de Thomas Harris.

J’ai été totalement conquise par ce roman qui m’a bousculée à de nombreuses reprises. Prendre une femme comme tueur en série, qui plus est d’une telle beauté, est quelque chose que l’on voit très peu en littérature ; ce qui n’est pas étonnant, les femmes ne représentant que 8% des tueurs en série en Amérique. C’est avec beaucoup de curiosité que je me suis plongée dans ce roman, désireuse de savoir comment l’auteur s’en sortirait avec un tel personnage.

Je dois dire que le résultat est plutôt réussi. La relation entre le commissaire Archie Sheridan et son bourreau est finement mise en scène. L’emprise que Gretchen Lowell détient sur son ancienne victime fait froid dans le dos. Malgré la pudeur avec laquelle est décrit le lien qui unit les deux protagonistes, le lecteur ne peut s’empêcher de ressentir un immense malaise.

Je regrette néanmoins qu’il n’y ait pas davantage de confrontations entre Sheridan et Gretchen. Mais les multiples retours en arrière au moment de la séquestration de Sheridan sont pertinents et donnent un semblant d’explication à la relation de dépendance malsaine qui existe à présent entre le commissaire et la criminelle. Ce qui est indescriptible a été mis en mots par Chelsea Cain sans tomber dans l’excès d’un voyeurisme mal placé.

Le personnage de la journaliste est un peu mis sur le côté par la puissance du duo central. C’est dommage car son rôle aurait pu être à mon avis plus exploité. Tout comme l’intrigue principale qui se retrouve mise au second plan et qui, pour le coup, n’a rien d’original sachant que le coupable est plus ou moins présumé au fil des pages. Ceci est le gros bémol de ce livre.

En résumé, Au cœur du mal est un roman perturbant qui nous amène dans les profondeurs les plus sombres de l’homme et que je conseille à tous les mordus de thrillers. Il est le premier d’une trilogie que je vais m’empresser d’acquérir.