Récemment, je suis allée voir le film Gone Girl au cinéma et je l’ai adoré, je suis restée scotchée à mon siège tout le long, alors même que le film ne dure pas moins de 2h30. Je vais aujourd’hui vous parler du livre qui s’en est inspiré, Les apparences de Gillian Flynn, que j’ai reçu à Noël :). C’est drôle car en visionnant le film j’ai pensé à un livre du même auteur que j’ai lu il y a quelques temps et qui m’avait beaucoup plu, Les lieux sombres. Je ne savais pas encore que Gone Girl était tiré d’un autre roman de Gillian Flynn. Comme quoi, il arrive que les réalisateurs réussissent à retranscrire parfaitement l’univers d’un écrivain. Toujours est-il que Gone Girl est un film qui a eu beaucoup de succès et que je vous conseille vivement.

Résumé de l’éditeur

Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Nick, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Nick découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée. Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Alors qu’il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre qu’elle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d’autres plus inquiétantes. Si leur mariage n’était pas aussi parfait qu’il le paraissait, Nick est néanmoins encore loin de se douter à quel point leur couple soi-disant idéal n’était qu’une illusion

Mon avis

C’est la première fois que je procède de cette manière, à savoir lire le livre après avoir vu le film (deux fois même, je l’ai vraiment aimé oui, alors qu’en général je déteste revoir un film que je connais déjà, sauf cas exceptionnels). J’ai été frustrée de ne pas avoir fait l’inverse, c’est tellement rare que des livres que je lis soient mis sur grand écran ! Je n’aime pas trop cette « méthode » car les personnages me sont imposés par le film, et je n’ai plus le plaisir de me les imaginer. Les images teintent plus la lecture que l’inverse, c’est plus intrusif.

Le roman dans les mains, je me suis dit ; de deux choses l’une, soit je m’ennuierai cruellement en le lisant, soit je serai prise dedans comme devant le film tout en bénéficiant de nouveaux éléments de compréhension. C’est donc avec un peu d’appréhension que j’ai débuté cette lecture, de 700 pages tout de même. Et pourtant, il ne m’a pas fallu longtemps pour me replonger une nouvelle fois dans l’intrigue. J’ai parcouru les pages sans même m’en apercevoir. Je connaissais déjà les personnages, certes, le déroulé de l’histoire aussi, et donc le dénouement, mais j’ai malgré tout eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, car tout ne repose pas sur le suspense, fortement ressenti devant l’écran et qui se retrouve inexistant lorsque l’on connait le fin mot de l’histoire. En lisant Les Apparences, j’en ai appris plus sur la complexité de la relation entre Nick et Amy, sur leurs personnalités on ne peut plus tortueuses.

A l’écran, bien évidemment certaines choses ont été omises, d’autres rajoutées. Par exemple, le réalisateur a mis en avant le duo de policiers, tout en mettant de côté les beaux-parents de Nick qui ont pourtant un rôle primordial dans le livre. Du suspense a été ajouté lorsqu’il y en avait pas assez, mais de façon subtile. Le rythme est parfois accéléré, parfois ralenti. Mais pour autant, aucune modification faisant atteinte à la substance du roman initial n’a été faite. Certains détails apparaissent néanmoins de façon plus claire à la lecture, et ce n’est pas négligeable pour avoir une compréhension approfondie de l’histoire, qui est loin d’être simple. Je dois vous avouer que je suis bien plus attentive aux mots qu’aux images, c’est pourquoi j’ai souvent des « absences » devant un écran, ce qui ne m’aide pas vraiment à tout saisir. Alors qu’en lisant, j’ai l’impression de tout absorber….étrange.

Les Apparences est d’une intelligence rare, la complexité du scénario est brillante, les personnages sont finement analysés ; il faut dire qu’ils ont des personnalités bien tranchées et loin d’être inconsistantes. En lisant, j’essaye toujours de me représenter les personnages, et je me dis souvent : « Est-ce qu’untel aurait réagi exactement de cette manière dans la réalité avec ce qu’il m’est dit de lui dans ce livre ? ». La cohérence dans le personnage et son évolution est pour moi essentielle. Je suis d’ailleurs souvent déçue, m’étonnant de certaines réactions qui ne collent pas toujours avec ce qui nous est dit du sujet. Dans Les Apparences tout s’imbrique, c’est-à-dire que l’écrivaine a scrupuleusement fait en sorte que chaque acte, chaque pensée, chaque parole, corresponde parfaitement avec la personnalité décrite, et ça fonctionne. Les personnages sont criants de réalisme, et d’autant plus effrayant.

J’ai adoré le film pour les émotions qu’il a suscitées en moi, et le livre m’a procuré des sensations et une source d’informations que je recherche dans les mots. Bref, ni l’un ni l’autre ne m’ont déçue, c’est assez rare pour être noté ! Vous pourrez me dire que peut-être ça n’aurait pas été le cas si j’avais procédé dans le « bon ordre » (j’y tiens à cet ordre). Je ne saurais malheureusement pas répondre à cette question, j’aurais envie de dire vous dire non car le film retranscrit selon moi parfaitement bien l’ambiance générale du livre. Le Nick « visuel » surtout (Ben Affleck dans le film) colle à la perfection avec le Nick littéraire. Un bémol peut-être sur la Amy du film un peu moins « exploitée », le livre m’a apporté de la matière qui n’est absolument pas retranscrite à l’écran, et c’est un peu dommage.

Je me rends compte que le résumé que je vous ai présenté est d’une banalité affligeante, alors qu’il en est tout à fait autrement. Mais par souci de préserver la surprise du lecteur (ou du spectateur) je ne peux malheureusement pas vous en dire plus. Ce que je peux  dire, c’est que la fin est surprenante, par ce qu’elle suggère mais aussi car elle est à contre-courant de ce que ce genre de roman nous propose actuellement. Un autre écrivain plus « standard » aurait sûrement clôturer ce récit par une fin plus prévisible pour contenter le lecteur. Celle de Gillian Flynn m’a beaucoup plu, je n’en aurais pas trouvé de meilleure.

Vous l’aurez compris, je vous conseille fortement Les apparences. Pour ceux qui n’ont pas encore vu Gone Girl, lisez-le avant 😉 et pour ceux-qui ont vu le film, lisez-le quand même pour obtenir des réponses aux éventuelles questions que vous vous êtes posées.