Aujourd’hui je vous présente un livre d’un genre nouveau pour moi. Enfin, « nouveau », dans le sens où j’ai arrêté d’en lire il y a bien longtemps. Il s’agit en effet de littérature jeunesse. Les Editions Les 2 Encres m’ont fait parvenir plusieurs livres dont celui-ci, et en lisant le résumé j’aurais pu croire qu’il s’agissait d’une histoire destinée à un public adulte. D’ailleurs, je ne me suis rendue compte que tardivement qu’il s’agissait d’un livre junior (pour les plus de 9 ans quand même 🙂). Mais un livre pour enfants est-ce forcément un livre enfantin ? Je ne crois pas…
Résumé de l’éditeur
Alors que la fête du village bat son plein, une femme s’écroule, inconsciente, marquant le début d’une mystérieuse épidémie qui s’abat sur les habitants du Fargis. Mahaut est alors saisie d’un effroyable pressentiment : cette maladie est-elle vraiment le fait du hasard ? Et que signifient ses cauchemars qui reviennent à nouveau l’assaillir ? Mahaut et Aurèle, aidés de six autres enfants et de leur fidèle ami Loup, relèvent des indices troublants et décident de rechercher ce qui se cache derrière cette épidémie. De galeries souterraines en marécages, au cœur d’un village abandonné et envahi par des centaines de rats menaçants, ils se lancent dans une aventure qui n’est pas sans danger. Et ce qu’ils découvrent dépasse toutes leurs craintes.
Mon avis
Je ne sais trop de quelles manières aborder ma critique. Ce n’est pas évident de devoir émettre un commentaire sur un livre qui n’est pas destiné au public auquel je suis censée appartenir. Mais ma foi, un livre restant un livre, je vais malgré tout tenter d’y mettre mon grain de sel.
Tout d’abord, il s’agit de la suite d’un précédent volume, de la série Mahaut du Fargis. Je ne vous cache pas que cela m’a quelque peu embêtée, non pas que l’intrigue soit difficile à comprendre (je vous le rappelle, le livre est destiné à des enfants), mais en tant que suite ce livre s’inscrit dans une histoire plus vaste qui m’aurait été bien utile de connaître afin de mieux cerner la personnalité de notre héroïne. Cependant, l’auteure a gentiment repris les événements marquants du passé afin d’aider les jeunes lecteurs qui seraient un peu perdus.
Nous suivons un drôle de personnage, Mahaut, une fillette de 12 ans qui a le pouvoir de communiquer avec les animaux et de ressentir certaines choses, des sortes d’ondes, transmises par la nature environnante. Elle vit dans un village aux habitants tous plus sympathiques les uns que les autres. Je note les noms et prénoms des personnages, que j’ai beaucoup appréciés par leur sonorité et leur originalité. Mahaut et sa bande d’amis vont devoir lutter contre un mal obscur qui répand une épidémie dans le village, plongeant les victimes dans une sorte de coma. Nous comprenons rapidement que Mahaut va devoir repartir sur les traces d’un « monstre » qu’elle a déjà combattu par le passé, et qui ne semble pas être complètement mort.
Vous l’aurez compris, nous avons affaire ici à du fantastique et de la magie. Le dernier livre que j’ai lu du même genre remonte à Harry Potter, c’est vous dire ; j’ai fait une croix sur ce genre littéraire il y a bien longtemps sans raisons vraiment valables, hormis le fait que j’ai été attirée par d’autres horizons dirons-nous. Donc, replonger dans un monde poétique et imaginaire a eu un petit goût de nostalgie fort agréable. Je me suis prêtée au jeu de ce conte. L’intrigue m’a séduite par son efficacité et le suspense qu’elle a amené. Le rythme est effréné, les rebondissements se succèdent, un peu trop vite à mon goût, mais cet avis est sûrement teinté de mon « regard d’adulte ». Un enfant appréciera certainement une action intensive close par un dénouement rapide. Mais je pense que les événements qui nous sont racontés auraient pu être plus approfondis et ralentis, il ne manquait pas de matière pour cela.
Le livre se lit donc très vite tout en ayant une intrigue étoffée et loin d’être trop simpliste et enfantine. J’ai beaucoup apprécié les enfants, qui agissent de manière réfléchie sans être dénués de leur innocence. Néanmoins, leurs positions dans le groupe et leurs caractéristiques individuelles sont stéréotypées, et se retrouvent dans la plupart des contes mettant en scène des enfants. Comme dans nombre d’histoires, les rôles sont inversés entre les adultes et les enfants. Le destin du village entier semble reposer sur ces derniers, les parents se souciant peu de leurs vagabondages.
J’ai beaucoup apprécié l’aspect animalier et naturel de cette histoire, notamment en la personne du Loup, compagnon des enfants, sorte de totem. La végétation est représentée dans son aspect sauvage et brut, parfois hostile, parfois protectrice. Les animaux ne sont, eux, jamais mauvais. Le méchant est lui un réel méchant, il ne sort pas de nulle part et son histoire personnelle semble justifier ses actes. Il ne nous est pas présenté de manière édulcorée mais avec un lourd bagage.
Ce livre aborde des thèmes comme l’amitié, les relations parents-enfants, le courage, la vengeance, le dépassement de soi ou la peur. Des thèmes récurrents dans la littérature junior et inépuisables.
Si je devais me cantonner à un jugement objectif, je noterais la pauvreté des dialogues, un peu trop simplistes et prévisibles à mon goût. Mais je vais en rester là, car pour un livre destiné à un très jeune public, il se situe parfaitement entre le trop complexe et le trop enfantin.
En somme, j’ai passé un agréable moment avec L’armée des rats, et si une suite devait se retrouver entre mes mains je me ferais un plaisir de la lire :).
Et vous, la littérature jeunesse s’immisce-t-elle parfois dans vos lectures ?
Arrivée ici grâce au blog de Cristina sur lequel tu interviens à propos d’Agnès Martin-Lugand…
Arrivée, car tes deux com m’ont interpellée, dans la mesure où tu ne sembles pas plus goûter que moi le style » blogueuse » à la mode…
Et voilà que je tombe sur ce billet que n’a, semble t-il, pas vu ma petite camarade Sophie Noël ! Je vais donc lui envoyer le lien.
En outre, pas encore lu (juste parcouru en diagonale) le billet sur Jaume Cabré.
Là, je crains que nos avis divergent.
Bien que Catalane… L’Ombre de l’Eunuque m’est tombé des mains. Je comptais d’ailleurs en parler chez moi. Non pour le descendre car Cabré a incontestablement un sacré talent, un style n’appartenant qu’à lui, mais pour faire part de mon ennui qui pourrait, au contraire, se transformer en véritable passion chez d’autres. Donc, ce serait dommage de ne pas l’évoquer.
Et puis… j’aime l’idée que toi non plus tu ne te jettes pas uniquement sur les dernières parutions, mais parles mêmes des classiques !
A bientôt sans doute !
Bienvenue ici Lydie 🙂
Il m’a fallu un peu de temps pour resituer le blog dont tu parles. Je crois savoir lequel c’est mais comme je ne le consulte vraiment pas régulièrement je ne me souviens plus de son nom… Mais je me rappelle de mon commentaire sur Agnès Martin-Lugand oui, je crois que j’étais un peu aigrie ^^
Tu connais donc Sophie Noël ? Quel hasard !
Confiteor de Jaume Cabré est un sacré morceau qui ne se laisse pas facilement apprivoisé… Je t’avoue que ce n’est pas demain la veille que je vais lire un autre de ses romans.
Les classiques sont essentiels pour moi et pour la littérature contemporaine. On y revient toujours !
Je vais aller faire une petite visite sur ton blog sucré et gourmand (miam les p’tit Lu)
A très bientôt et merci pour ton commentaire 🙂
Il s’agit du blog de Cristina sans H. 😉
La visite a du être rapide. Je débute dans le genre. ^^ Mais je ne débute pas en tant que » livrovore « …
Déjà gamine, j’étais la seule a adorer Molière dont la lecture était imposée dès le début du collège, alors que tous les autres gosses s’ennuyaient fermes. Je poussais déjà le vice à me procurer ses écrits, par pur plaisir. Ce qui ne m’empêchait pas de continuer à aimer les ouvrages plus adaptés à mon âge, à aimer Mickey et son journal et Fantômette !
Ha oui, Cristian sans H !
Tu verras comme on prend goût à donner son avis sur les livres ! C’est cool Molière, j’adorais en lire pour l’école. On ne peut pas s’ennuyer en le lisant ! Et puis, passé le collège je n’y ai plus trop touché…
C’est clair puisque, comme je l’explique dans » Des miettes sur moi » (ma présentation), je frustrais justement en ne partageant pas mes avis… ce qui a conduit, pour faire cesser cette frustration, à l’ouverture de ce blog.
La lecture de Molière… cela a conduit, quand j’étais jeune et encore potable ( ! ), à m’abonner à la Comédie Française.
« Fermes » sans S…
Vous êtes bavardes, les filles ! 😉
Je ne me souviens plus, Corentine, si je vous avais remerciée pour ce post sur mon armée des rats. Alors je le (re)fais maintenant. C’est toujours bon à prendre.
Merci aussi à Lydie qui m’a rappelé cette chronique, qui est très juste.
J’ai le souvenir d’avoir été flattée que vous ayez fait une exception dans vos lectures adulte pour lire mon roman jeunesse.
Sinon, oui, les dialogues. Encore aujourd’hui, même si depuis j’ai fait un peu de chemin, cela reste mon point faible.
Bises à toutes les deux, je me remets au travail 😉
Sophie
Bonjour Sophie 🙂
J’ai souvenir que vous m’aviez envoyé un message, par mail je crois bien !
Les dialogues sont aussi mon point faible, je vous comprends.
Bon travail alors, d’écriture j’imagine 😉