Voici mon premier « Vrai » article. Malheureusement, ce n’est pas pour faire l’éloge d’une perle littéraire. Il s’agit du tout dernier livre que j’ai lu, j’ai hésité à vous en dévoiler ma critique pour inaugurer ce blog. Promis, la prochaine critique sera un peu plus positive 🙂 .
Résumé de l’éditeur
Patty Berglund est-elle la femme idéale ? Pour Walter, son mari, la réponse ne fait aucun doute : c’est oui. Épouse aimante, mère parfaite, Patty a tout bon. Mais qu’en pense-t-elle ? En renonçant à Richard, ce «bad boy» dont elle était amoureuse – et qui se trouve être le meilleur ami de Walter -, Patty a peut-être commis l’erreur de sa vie. Freedom raconte l’histoire de ce trio et capture le climat émotionnel, moral et politique des États-Unis entre 1970 et 2010 avec une incroyable virtuosité.
Anatomie d’un mariage et d’une famille – les Berglund -, ce livre analyse les illusions, les déceptions et les compromis d’une génération de baby-boomers qui avaient rêvé un jour de changer le monde. Mais c’est aussi un acte d’accusation implacable à l’égard d’une nation qui a cessé depuis longtemps d’incarner ses propres valeurs. Qu’avons-nous fait de notre liberté ? se demandent les personnages de Jonathan Franzen. Et quel monde laisserons-nous à nos enfants, qui nous ressemblent si peu ? Pendant ce temps, les États-Unis livrent en Afghanistan et en Irak leurs propres guerres napoléoniennes, tentant d’imposer cette même liberté par la force.
Il s’agit du deuxième livre que je lis de cet auteur, après Les Corrections qui m’avait bien plu. Je dois dire que j’ai été vraiment déçue par Freedom, j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout. Il y a beaucoup trop de longueurs, le rythme est lent, mou, et les nombreux retours en arrière nous font vite perdre la notion du temps. C’est un sentiment qui m’est vraiment désagréable à la lecture, de ne plus savoir à quelle époque (dans l’histoire) on se situe. C’est particulièrement difficile dans ce genre de livre dont le fil conducteur est l’évolution des relations entre les personnages mais aussi la construction de leur personnalité ; l’histoire se déroulant sur plusieurs décennies entre le 20ème et le 21ème siècle.
Les 3 personnages principaux qui sont Patty, femme dépressive aux idéaux simples mais qui s’avèrent irréalisables, Walter son mari, un brin trop gentil et absorbé dans sa lutte pour un monde meilleur et enfin Richard, la star du rock malheureuse incapable d’aimer, me sont franchement insupportables, et pas qu’eux…TOUS les personnages sont insupportables, des enfants aux grands-parents, il n’en a pas un qui trouve grâce à mes yeux. J’ai eu envie de leur crier de se bouger un peu, de réagir, de prendre leur vie en main ! C’est peut-être ça que l’auteur a voulu retranscrire, qu’il est toujours plus simple de voir les choses en face lorsque l’on n’est pas personnellement concerné. Mais alors écrire 700 pages sur cette incapacité à ouvrir les yeux et à faire des choix, expérience que l’on connait tous à un moment ou à un autre de notre vie, me parait légèrement démesuré et exagéré. Alors oui, il faut aussi replacer tout ça dans le contexte historico-politique du livre, l’Amérique contemporaine et la course à la Liberté omniprésente dans toutes les strates de la société où chacun se cherche un destin toujours plus enviable que celui du voisin. Et puis cette quête de liberté finit par avoir l’effet inverse, à savoir le repli sur soi et l’aveuglement que vont vivre nos trois comparses.
Mais moi ces histoires de doutes, d’hésitations vitales, de questionnements qui paraissent cruciaux mais qui ne font qu’engluer les personnages dans leur situation, à terme ça m’épuise et ça finit par me lasser.
Vous allez me trouver dure avec ce roman qui a connu un certain succès, mais j’ai eu l’impression que le lecteur est pris pour un idiot. On le balade parmi des bons sentiments, pour lui servir une fin grotesque qui résume à elle seule ce que le livre entier représente à mes yeux, une grosse plaisanterie mal orchestrée.