Ha ! Katherine Pancol, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas replongée dans un de ses romans. Comme beaucoup de femmes (et d’hommes aussi très certainement) j’ai lu la trilogie des yeux jaunes des crocodiles qui m’a fait passer de bons moments, bien que l’histoire s’est essouflée au fil des tomes. J’ai donc souhaité découvrir autre chose de cet écrivain et me suis laissée tenter par Vu de l’extérieur.3145387344_1_2_2eBa0woY

Résumé de l’éditeur (J’ai rarement lu un résumé aussi peu représentatif de la réalité du livre…affligeant)

Vue de l’extérieur, Doudou est une femme comblée : un mari aimant, deux enfants à la peau douce et un joli pavillon. Pourtant, cette petite vie parfaite l’étouffe. Un flash radiophonique sur Christian, son premier grand amour, la décide à partir vers l’aventure et la liberté. Et la voici qui s’embarque dans une folle escapade avec Guillaume, un jeune motard rencontré en vacances…

Mon avis

J’ai toujours beaucoup de mal à savoir si j’apprécie ou non ce genre lecture. Je veux parler des « romans de vie » actuels (terme de mon invention) où l’on nous narre l’évolution de personnages dans leur environnement familial et amical, où l’accent est mis sur les relations entre chaque protagoniste et où souvent le personnage principal est aux prises avec de multiples questionnements inhérents à une situation de crise. Je ressors généralement de ce type de lecture avec une impression mitigée. En fait, je n’arrive pas toujours à cerner le message que l’auteur veut faire passer, ce qu’il veut transmettre aux lecteurs. Il faut souligner aussi que je suis très facilement agacée par le personnage féminin type du 21ème siècle dont l’épaisseur littéraire peut se réduire à une crise de la trentaine/quarantaine/cinquantaine avec tout ce que cela comporte de névrose, dépression et adultère. Je n’avais donc qu’une crainte en ouvrant Vu de l’extérieur, celle de retomber dans ce genre de clichés qui a le don de me faire hérisser les poils.

Cette Doudou, j’ai eu envie de la détester car elle représente tout ce que je suis censée exécrer : elle abandonne son mari et ses jeunes enfants pour un autre homme dont elle va vite se lasser, entretient une relation plus que douteuse avec un membre de sa famille, part vivre chez une femme qu’elle ne connait à peine et se retrouve au plus bas dans sa vie professionnelle. Mais étrangement je n’ai pas ressenti de dégoût pour Doudou, mais plutôt une profonde pitié, ce n’est guère mieux vous me direz. Il faut dire que celle-ci a mon âge, et n’a donc pas passé la barre fatidique des 30 ans qui rendent les femmes insupportables dans la littérature. Disons qu’avant 30 ans certains comportements sont plus ou moins excusables; mais passée cet âge la cause de tels agissements peut se trouver soit dans l’immaturité, soit dans la bêtise, soit dans l’effet des hormones maternelles, peut-être même les trois en même temps. J’ai pourtant ressenti une certaine compassion pour Doudou, qui est complètement dépassée par la vie et se retrouve dans une situation qui n’est pas des plus enviables à 25 ans. J’ai trouvé ses réactions respectables, cohérentes voire courageuses. Mais la pitié est un sentiment qui assomme la lecture ; dans le sens où il n’enrichit pas le personnage et peut lasser le lecteur. Or, en lisant ce roman je n’ai ressenti qu’une continuelle pitié pour le personnage principal et ai été soulagée que cela prenne fin.

Il y a une chose qui m’a beaucoup dérangée dans cette histoire, il s’agit de la relation incestueuse que Doudou entretient avec son cousin Christian. Disons que je me serais bien passée de certains détails plutôt sordides. Le livre n’en aurait été que meilleur si Katherine Pancol s’était juste contentée de suggérer les choses plutôt que les étaler grossièrement. Alors même que cette relation est censée être le point central du livre, elle n’a marqué ma lecture que par son outrageuse manifestation, sans pour autant apporter un réel intérêt à l’histoire en elle-même.

Pour conclure, Vu de l’extérieur est un livre sympathique qui se lit plutôt bien, mais dont le manque d’originalité fait qu’il ne s’inscrira pas dans la postérité de mes lectures. A lire pour les adeptes de Katherine Pancol sans être un incontournable de cet auteur.

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