Après vous avoir fait part de mon impression mitigée suite à la lecture de Deuils de miel de Franck Thilliez, je reviens avec un nouveau roman du même écrivain, choisi un peu au hasard. Vous le savez, je n’aime pas trop me renseigner avant de me procurer un livre, j’aime garder la surprise totalement intacte.

Résumé de l’éditeur

Un homme se réveille au fond d’un gouffre, au coeur d’un environnement hostile, deux inconnus et son fidèle chien comme seuls compagnons d’infortune. Il est enchaîné au poignet, l’un des deux hommes à la cheville et le troisième est libre, mais sa tête est recouverte d’un masque effroyable, qui explosera s’il s’éloigne des deux autres. Qui les a emmenés là ? Pourquoi ? Bientôt, une autre question s’imposera, impérieuse : jusqu’où faut-il aller pour survivre ?

Mon avis

Ce que je peux vous dire dans un premier temps, c’est que je ne regrette absolument pas de m’être laissée tenter par un nouveau roman de Franck Thilliez. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi impatiente de poursuivre ma lecture. Je crois que j’aurais pu boucler le livre en une nuit. Mais ma raison l’emporte souvent dans ces cas-là, les pauses dans une lecture faisant partie des petits plaisirs de la vie. Vous savez, cette excitation à l’idée de se replonger dans un roman. Bref, tout ça pour dire que Vertige m’a absorbée comme je ne le suis que trop rarement. C’est bien simple, dès laCouv première page j’ai su que ce livre allait me plaire.

L’histoire en elle-même, bien que plutôt simple, m’a conquise. Il faut dire que j’adore les huis clos, c’est un fait, mais j’apprécie d’autant plus les huis clos lorsque les personnages sont confrontés à des situations les mettant à l’épreuve. Ici, trois hommes et un chien (le chien est important, très important) se retrouvent dans un gouffre sous la glace, avec une tente, quelques objets plutôt surprenants, et c’est tout.

La principale difficulté de ce genre d’intrigue, c’est de réussir à maintenir le suspense et l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin. Soit ce dernier décroche rapidement, faute d’évènements perturbateurs, soit l’auteur parvient à mettre en scène ses personnages de manière efficace, et dans ces cas-là la réussite est assurée. Dans Vertige, malgré l’espace confiné et les personnages restreints, Franck Thilliez ne nous lâche à aucun moment. Le lecteur va de surprise en surprise, et le moindre évènement se déroulant dans cette grotte prend une ampleur considérable. Les personnalités se dévoilent, les nerfs de chacun sont mis à dure épreuve et la communication s’avère difficile. L’intensité augmente petit à petit, sans même que l’on s’en aperçoive.

L’intrigue en elle-même n’a pourtant rien d’extraordinaire, le thème du huis clos « psychologique » ayant déjà été traité à de multiples reprises. Mais ce qui est toujours intéressant c’est la manière dont l’écrivain parvient à mettre en scène la résistance humaine dans une situation qui le dépasse. On pourrait dire qu’il s’agit de faire un livre avec trois fois rien. Comme quoi, il n’y a pas besoin d’un scénario ultra sophistiqué et de rebondissements imprévisibles pour faire un bon thriller. Ce que j’ai le plus apprécié dans Vertige c’est la maîtrise de l’écrivain dans l’évolution de ses personnages. J’ai réellement ressenti de l’appréhension en parcourant les pages, j’ai craint pour les personnages, pour leur vie et pour le sort qui leur était vraisemblablement réservé.

Je ne peux vous parler de ce roman sans aborder la fin. Sans vous en dire trop néanmoins, car ce serait gâcher votre potentiel intérêt pour ce livre, la fin est malheureusement, je trouve, trop simple. J’avais pourtant songé à cette possible issue en me disant « Non, ça ne peut pas se terminer d’une manière aussi expéditive et prévisible ». Eh bien, si. Sans doute, cette fin plaira aux lecteurs friands de queue de poissons, mais elle ne m’a pas satisfaite. Le roman était trop prometteur pour se clore de cette manière, qui m’apparaît être la solution de facilité. D’autant plus que son interprétation repose sur un détail, comme semble le suggérer l’auteur lui-même en parlant de son livre, passant presque inaperçu pour la majorité des lecteurs.

Je ne connais pas encore le reste de la bibliographie de Franck Thilliez, hormis ma précédente lecture plutôt fade, mais si vous souhaitez débuter avec cet écrivain, je pense affirmer sans me tromper que Vertige est une excellente porte d’entrée. Malgré un final qui ne m’a pas convaincue, je ne peux que vous conseiller ce roman.

Je vous souhaite à tous de Joyeuses Fêtes 🙂

Rendez-vous sur Hellocoton !