Qui n’a jamais entendu parler de Thérèse Raquin ? Qui ne connait pas l’œuvre d’Emile Zola ? En créant ce blog, je me suis dit qu’il serait inutile de rédiger des articles sur les ouvrages classiques que je lis. Car je dois vous le dire, depuis quelques années je me suis prise de passion pour les écrivains français du 19ème siècle et plus particulièrement Emile Zola avec la série des Rougon-Macquart (dont Thérèse Raquin ne fait pas partie). J’ai commencé par Nana puis je les ai enchainés. Il m’en reste 7 à lire sur les 20 de la série. J’ai fait une petite  pause pour sortir un peu de cette période, mais c’est pour mieux m’y replonger lorsque j’aurai acquis le reste des livres. Je me suis donc lancée avec plaisir dans la lecture de Flaubert, Stendhal, Balzac et d’autres encore, et à chaque fois j’éprouve la même fascination face à des histoires, qui bien que datant de près de deux siècles, nous dépeignent des personnages aux vies souvent difficiles et évoluant dans des environnements pathogènes où l’avenir est incertain (je vous invite à ce propos à vous renseigner sur le Naturalisme de Zola). Les romans du 19ème siècle sont dures, sombres et font ressortir ce que qu’il y a de plus laid chez l’être humain. Souvent sont abordés des thèmes comme l’adultère, la cupidité, la dépression, l’alcoolisme, la passion amoureuse, la folie et le patriotisme excessif sur fond de pauvreté et d’instabilité politique ; ce qui me permet d’en apprendre énormément sur cette époque de l’Histoire que je trouve passionnante et riche à plus d’un égard.

Je m’étais donc résolue à mettre de côté les critiques de tels romans, qui se sont inscrits à présent comme monuments de la culture littéraire française, que tout le monde connaitthérèse et dont des milliers de critiques et analyses poussées ont été faites par des personnes bien plus renseignées, intelligentes et cultivées que moi. C’est pour cette raison que j’ai fait le choix de n’aborder dans ce blog que des romans des 20ème et 21ème siècles. Ou alors il aurait fallu que je crée un second blog spécialement dédié à ce type de lecture, mais ça c’est une autre histoire.

Pour en revenir à Thérèse Raquin, je n’ai pu résister à l’envie de vous en parler ici tant ce qui pourrait faire fuir plus d’une personne réfractaire à ce type de lecture, à savoir les descriptions à rallonge, une écriture complexe et un scénario en apparence mollasson, est absent de ce roman. Ce dernier est étonnamment contemporain et se détache complètement de ce que Zola nous a habitués à lire à travers les Rougon-Macquart.

Dans Thérèse Raquin, Emile Zola nous décrit les tempéraments, et non les caractères, d’un duo morbide qui va sombrer dans la folie après le meurtre du mari de Thérèse par son amant, Laurent. Les émotions sont magnifiquement bien décrites, la culpabilité que ressentent nos deux amants est palpable et va les plonger peu à peu dans un délire hallucinatoire où toute tentative pour construire la relation amoureuse tant espérée est vaine. A travers le personnage de la belle-mère et son regard lourd de haine et de mélancolie, Zola nous montre l’absurdité et surtout l’atrocité de la situation. Ce huis clos dans une boutique sombre et lugubre, au fond d’une petite ruelle parisienne, où l’espace est confiné, est rendu encore plus malsain par les personnages secondaires dont la présence s’avère néanmoins cruciale. Le lecteur se retrouve au bord de l’étouffement tant l’atmosphère est teintée d’ambivalence et d’angoisse. C’est un livre puissant que Zola nous livre là et qui fait froid dans le dos. Je le conseille vivement à tous les curieux néophytes de littérature classique, croyez-moi vous serez surpris.

 

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