Je continue avec Maxime Chattam et la trilogie du Cycle de l’homme et de la vérité que j’avais commencée avec Les Arcanes du Chaos.couverture

Résumé de l’éditeur

Une guerre sans nom. De jeunes soldats sauvagement mutilés dans des mises en scène effroyables. Mais l’ennemi n’est pas le coupable. Pour le lieutenant Frewin, fasciné par le langage du sang, il ne peut s’agir que d’un psychopathe, un monstre de ruse et sadisme, un prédateur cruel et archaïque qui va les décimer un par un…

 

Mon avis

Globalement, j’ai retrouvé dans Prédateurs ce que j’apprécie tant chez Maxime Chattam. L’ambiance de ce livre est encore une fois parfaitement maitrisée et très recherchée, c’est un vrai bonheur de s’y plonger. Maxim Chattam est monté d’un cran dans l’atrocité cette fois-ci. Mélanger l’horreur du champ de bataille (de la Seconde Guerre Mondiale j’imagine) à l’horreur des crimes qui sont commis en parallèle par un détraqué est juste délectable. Maxime Chattam est très fort pour nous faire frissonner et manie le suspense d’une main de maître. Dès les premières pages le ton est donné et l’atmosphère belliqueuse ne quittera le récit qu’à la toute fin. Sur cet aspect, je peux affirmer que j’ai été servie. D’autant plus que les personnages sont, je trouve, plus aboutis que dans les autres romans de l’auteur. Nous n’avons qu’un seul personnage féminin, rien d’étonnant dans le milieu militaire, qui est plein de surprises. Ce n’est pas évident de faire évoluer une femme dans un environnement aussi viril et, on peut le dire, sexiste ; Maxime Chattam a pris des risques de ce côté-là. Ann Dawson se fond néanmoins parfaitement dans cet univers, sa personnalité colle très bien avec l’intrigue. J’ai ressenti, chose assez rare pour être relevé, un certain attachement pour elle, elle a réussi à m’épater dans ce monde de bruts.

Cependant, Prédateurs comporte des aspects négatifs non négligeables, ce romain est loin d’être parfait et c’est bien dommage car j’en ai savouré la majorité des pages. Tout d’abord, il est de mon avis qu’il y a beaucoup trop de meurtres, une bonne dizaine il me semble. Cela en devient vite indigeste, des cadavres en veux-tu en voilà, tous plus abjects les uns que les autres. Du coup, et forcément, leur analyse est de moins en moins abouti au fil de la lecture. L’auteur nous décrit l’atrocité des mises en scènes mais point final, ça s’arrête là. L’apothéose étant le carnage de la famille en pleine forêt, à lui tout seul il aurait pu remplir un livre. J’ai trouvé cette scène totalement absurde et inappropriée par rapport au reste de l’histoire, limite hors sujet en fin de compte. On nous fait sortir du cercle très fermé de l’Armée pour une petite balade dans le « monde civil »,  ceci n’apportant aucun intérêt à l’intrigue en elle-même si ce n’est de faire monter l’horreur d’un degré. Pourquoi avoir voulu décimer une famille entière anonyme ? Cela reste un mystère…

Ensuite, la fin marquée logiquement par la découverte du tueur a fini de faire dégonfler le soufflé, qui avait bien monté jusque-là. Je me suis dit, « tout ça… pour ça ». J’ai donc été confrontée à une énorme déception. Je ne veux pas en dire trop pour ne pas orienter la lecture de ceux qui souhaiteraient ouvrir ce roman. J’étais tellement excitée d’aller au bout de l’intrigue que la chute n’en a été que plus brutale. Je m’attendais à une fin spectaculaire, comme le laissait présager tout le reste du livre en fin de compte. L’ambiance était tellement particulière que le livre ne pouvait selon moi se finir que de manière tout aussi particulière. Les ficelles qui ont été tirées ne se retrouvent finalement reliées à rien du tout, et l’on a la désagréable impression d’avoir été mené en bateau tout le long. Comme si Maxime Chattam s’était retrouvé à la 500ème page en n’ayant ni assassin, ni explication et encore moins de mobile à lui donner, et qu’il ait donc été obligé de mettre un point final à son récit en choisissant la facilité. Vous admettrez que c’est loin d’être convaincant. On nous donne de la substance à mâcher mais la déglutition est fade et plutôt rapide.

Pour conclure, je dirais que suis assez partagée, car les trois quarts du livre m’ont procuré un plaisir tel que j’ai eu envie de hisser Prédateurs à la première place de mes livres préférés de Maxime Chattam. Mais, vous le devinerez, la déception qui fût à la hauteur du plaisir initial me laisse un goût trop amer en bouche. Pour la première fois, Maxime Chattam a réussi à me décevoir. Cela devait bien arriver il en va sans dire. Je vais m’atteler à La Théorie Gaïa au plus vite, en espérant que la clôture de cette trilogie me convaincra.

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