Il y a des livres dont on a des a priori qui nous empêchent d’en ouvrir les pages. Les fourmis en faisait bêtement partie jusqu’à il y a peu. Je connais ce livre depuis un certain temps comme tout le monde. Sans trop réfléchir pourquoi je m’étais dit qu’il n’était pas fait pour moi.  Je ne suis pas une adepte du genre science-fiction, bien qu’en toute honnêteté je n’en ai jamais lu assez pour avoir un avis éclairé, mais j’ai décidé que je n’aimais pas, donc que je n’aimerais pas Les fourmis que j’avais d’emblée rangé dans cette catégorie. De plus, la couverture de ce roman est, je trouve, loin d’être attractive.

Ces préjugés sont tout à fait idiots, car si je m’étais un peu intéressée à ce roman je n’aurais eu aucun scrupule à l’ouvrir étant donné que j’apprécie tout ce qui se rapporte au monde animal, en plus d’être curieuse des sciences en général.

Mes œillères m’ont pendant des années plongée dans l’ignorance de ce roman. Mais il y a quelques jours j’ai eu la surprise d’en découvrir un exemplaire au milieu de ma bibliothèque. Le mois d’aout et l’approche des vacances aidant, je me suis dit pourquoi pas ? Ne mourrons pas idiot, et 300 pages ce n’est pas grand chose.

Résumé de l’éditeurBernard-Werber-Les-Fourmis

Le temps que vous lisiez ces lignes, sept cents millions de fourmis seront nées sur la planète. Sept cents millions d’individus dans une communauté estimée à un milliard de milliards, et qui a ses villes, sa hiérarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires… Ses armes aussi. Terriblement destructrices. Lorsqu’il entre dans la cave de la maison léguée par un vieil oncle entomologiste, Jonathan Wells est loin de se douter qu’il va à leur rencontre. A sa suite, nous allons découvrir le monde fabuleusement riche, monstrueux et fascinant de ces « infra terrestres », au fil d’un thriller unique en son genre, où le suspense et l’horreur reposent à chaque page sur les données scientifiques les plus rigoureuses. Voici pour la première fois un roman dont les héros sont des… fourmis.

Mon avis

Je ne vais pas tourner autour du pot, j’ai dévoré Les fourmis, j’aurais pu le lire d’une traite si j’avais pu. J’ai été totalement absorbée par l’histoire. Dès les premières pages, je me suis dit que finalement je m’étais peut-être trompée sur son compte. En ouvrant Les fourmis on plonge dans un autre univers dont on s’émerveille à chaque page.

Nous parcourons deux intrigues, l’une humaine, l’autre myrmécéenne (qui a trait aux fourmis donc), qui vont comme on s’en doute finir par se rencontrer.  Le génie de Werber c’est de nous rendre plus palpitante l’évolution de ces petites bestioles plutôt que celle des êtres humains, qui paraissent bien fades en face de populations à l’intelligence aussi développée que sont les fourmis. L’anthropomorphisme dont use l’écrivain pour décrire ces insectes est loin de se résumer à une pure transcription des caractéristiques humaines aux fourmis, car leurs communications sont souvent plus complexes que celles de nous autres, humains, dont les dialogues sont, dans ce livre, volontairement creux. Anthropomorphisme dans l’absolu oui, mais dans la réalité du livre pas vraiment, les fourmis dépassant l’homme dans leur façon de penser, d’agir, d’interagir et de communiquer.  C’est bien amené tout cela, car faire « parler » des fourmis, c’est plutôt risqué en littérature. Ce livre est très intelligemment construit, il n’y aucun temps mort, nous passons d’un univers à un autre tout en gardant une fluidité dans la lecture. Les parallèles entre les deux intrigues sont subtiles et amènent le lecteur à se poser des questions sur sa condition d’être humain, dans la société dans laquelle il vit à travers les interactions avec ses congénères et la place qu’il occupe parmi eux.

Est-ce que j’aurais pensé un jour être autant passionnée par une histoire de fourmis ? Sincèrement, non, c’est déjà une grande réussite de l’écrivain. Mais en plus de nous divertir, ce dernier nous instruit. Car son roman est rempli de références scientifiques. Je ne suis pas allée vérifier toutes les informations dans des ouvrages spécialisés sur la question, mais je ne doute pas que Bernard Werber a dû bien se renseigner avant d’exposer de telles choses.

Pour conclure, je dirais simplement que j’ai été conquise. Néanmoins, je ne suis pas sûre de vouloir poursuivre les autres tomes. En effet, une suite ne pourra être que décevante par rapport à ce roman, car une fois la découverte passée et le fin mot de l’histoire révélé il ne reste plus grand-chose à exploiter, à moins de s’éloigner des bases scientifiques réelles pour explorer d’autres contrées plus obscures. Bref, Les fourmis est à lire, que vous soyez adeptes de science-fiction ou pas du tout, comme moi !

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