Je l’attendais ce nouveau roman de Camilla Läckberg. Il est sorti le 4 juin et le jour même il était entre mes petites mains. Camilla Läckberg est une écrivaine suédoise à succès, qui a sorti huit romans de genre thriller/policier, édités dans la collection Actes noirs d’Actes Sud. Petite parenthèse pour vous dire combien j’adore leurs couvertures, que je trouve élégantes, sobres et sombrement esthétiques, en plus d’être douces au toucher. Les romans de Camilla Läckberg font partie de ces lectures bonbon, un petit plaisir court mais intense, auquel on a hâte de goûter, et qui laisse une sensation agréable en bouche accompagnée d’un goût de « revenez-y ».

J’ai commencé par La princesse des glaces (le premier de la série) et je l’ai tellement adoré que j’ai rapidement dévoré les autres, dans le mauvais ordre malheureusement et comme à mon habitude. Les intrigues policières se déroulent toujours dans la même petite ville balnéaire proche de Göteborg en Suède, Fjällbacka, et les personnages évoluent au fil des histoires dans leur vie personnelle et professionnelle. Ce qui me plait dans ces romans ce sont avant tout les thèmes abordés qui sont toujours liés de près ou de loin à la maternité et la filiation ; thèmes traités sur fond de crimes atroces. Les intrigues prennent souvent racine des décennies plus tôt, ce que l’on découvre rapidement grâce aux retours en arrière insérés entre les chapitres. Petit à petit prennent forme sous nos yeux des histoires familiales complexes et torturées aux dénouements plein de surprises ! Il s’en passe des choses dans cette petite ville, et pas des plus joyeuses…

Résumé de l’éditeur81Cdp6qXWXL__SL1500_

Pâques 1974. Sur l’île de Valö, aux abords de Fjällbacka, une famille disparaît sans laisser de trace. La table est soigneusement dressée pour le repas de fête, mais tout le monde s’est volatilisé. Seule la petite Ebba, âgée d’un an, erre, en pleurs, dans la maison abandonnée. L’énigme de cette disparition ne sera jamais résolue. Trente ans plus tard, Ebba revient sur l’île et s’installe dans la maison familiale avec son mari. Accablés par le deuil et la culpabilité après le décès de leur fils, ils nourrissent l’espoir de pouvoir y reconstruire leur vie, loin du lieu du drame. Mais à peine se sont-ils installés qu’ils sont victimes d’une tentative d’incendie criminel. Et lorsqu’ils commencent à ôter le plancher de la salle à manger, ils découvrent du sang coagulé. C’est le début d’une série d’événements troublants qui semblent vouloir leur rappeler qu’on n’enterre pas le passé. De son côté, Erica s’était depuis longtemps intéressée à l’affaire de la mystérieuse disparition sur l’île. Apprenant le retour de la seule survivante, elle se replonge aussitôt dans le dossier. Elle n’imaginait pas que l’affaire était si complexe. Elle n’imaginait pas que tout avait commencé il y a plus d’un siècle avec une faiseuse d’anges. Elle n’imaginait pas que les secrets familiaux allaient mettre en péril l’une des personnes les plus importantes de sa vie.

Mon avis

Je me faisais une véritable joie de plonger une nouvelle fois dans une histoire sordide comme sait si bien les écrire Camilla Läckberg. Eh bien, je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps mais j’ai été vraiment déçue. La déception est encore plus amère lorsque l’attente du livre se fait si pressante et avec autant d’engouement. Je n’avais jamais été aussi déçue auparavant par cet auteur. Pour vous dire, j’ai lu La faiseuse d’anges en 6 jours alors que d’habitude en 2-3 jours ses livres sont finis. Dans celui-ci on retrouve pourtant tous les ingrédients qui ont fait le succès de Camilla Läckberg, à savoir une intrigue familiale, des crimes en apparence irrésolubles, un passé qui refait surface, des personnages secondaires pour le moins intrigants et un décor qui ne change pas : Fjällbacka. Néanmoins, l’assemblage de tous ces éléments sonne faux. Nous avons un début, nous avons une fin, mais entre les deux il y a un vide profond de 200 pages. C’est dommage car l’auteur avait pourtant tous les fils en main, mais le tissage souffre de lacunes et le résultat est irrégulier.

L’enquête policière est quasiment inexistante et le peu de rebondissements pour sustenter le lecteur est sans surprise ou alors téléphoné. En fin de compte, rien n’est vraiment abouti, tout manque de profondeur à commencer par l’intrigue. Les personnages qui font leur apparition dans ce roman sont insipides et l’on en apprend trop peu sur eux pour susciter l’intérêt. Je parle notamment du groupe des cinq garçons, devenus adultes, qui nous échappent complètement à la lecture tant leur « relief littéraire » est plat. Le couple formé par Ebba et Melker, plongé dans le deuil de leur fils, n’est pas assez exploité et c’est bien dommage car tout gravite autour d’eux. Heureusement, le dénouement quelque peu inattendu pour ceux qui, comme moi, se laissent facilement surprendre, sauve un peu l’histoire plutôt fade mais tombe comme un cheveu sur une soupe froide.

De plus, je ne supporte plus le personnage principal qui est Erica Falck (romancière et épouse de Patrick Hedström, le policier chargé des enquêtes criminelles). Je ne l’ai jamais vraiment portée dans mon cœur mais dans La faiseuse d’anges elle me sort par les yeux. Je la trouve de plus en plus stupide et manquant d’envergure. Sa présence parasite plus qu’elle n’apporte du positif aux intrigues et son rôle de maman est affligeant de niaiserie. Je passerai sur les répliques à l’inutilité déconcertante visant certainement à émouvoir les lectrices mères de famille mais qui n’ont plus leur place dans un roman policier plutôt sombre. La relation avec sa soeur Anna, dont la complexité se démontre depuis le premier roman, est une nouvelle fois mise en avant mais c’est peut-être la fois de trop. En effet, Anna va se retrouver dans des situations pour le moins incongrues et déconcertantes.  Je conçois qu’il est difficile de supprimer complètement Erica Falck, mais la reléguer au second plan, voire au troisième, ne me paraitrait pas être une mauvaise idée.

Pour résumer, Camilla Läckberg nous offre là un roman qui nous laisse sur notre faim. Il semblerait qu’elle ait épuisé son imagination et qu’elle racle le fond de sa boîte à inspiration. Peut-être sortir de Fjällbacka et créer de nouveaux personnages seraient judicieux pour redonner du souffle aux prochains livres. On étouffe un peu dans cette petite ville qui a vécu beaucoup trop de drames (Pour information, cette ville n’est pas fictive). Vous l’aurez compris, je ne conseillerai pas La faiseuse d’anges pour débuter avec cette auteur. Néanmoins, si vous souhaitez passer un agréable moment de lecture cet été, plongez-vous dans ses précédents romans en commençant par La princesse des glaces ;).

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