Franck Thilliez est un écrivain français dont les romans ont toujours beaucoup de succès. Deuils de miel est le premier que je lis. Il reposait dans ma bibliothèque depuis un moment déjà, mais je m’étais arrêtée à la couverture qui ne me faisait pas franchement palpiter (je parle de l’édition Pocket uniquement). C’est lorsque j’ai assimilé le nom de l’écrivain que l’envie de le lire s’est présentée.deuildemiel

Résumé de l’éditeur

Après le décès accidentel de sa femme et de sa fille, le commissaire Sharko est un homme brisé. Insomnies, remords, chagrin… Difficile dans ces conditions de reprendre du service. Mais une macabre découverte va brutalement le ramener à la réalité : une femme est retrouvée morte, agenouillée, nue, entièrement rasée dans une église. Sans blessures apparentes, ses organes ont comme implosé. Amateur d’énigmes, le tueur est aussi un orfèvre de la souffrance. Et certainement pas prêt à s’arrêter là. Pour Sharko, déjà détruit par sa vie personnelle, cette enquête ne ressemblera à aucune autre, car elle va l’entraîner au plus profond de l’âme humaine : celle du tueur… et la sienne.

Mon avis

Deuils de miel est un roman étrange. L’écriture est froide, saccadée, pas forcément évidente à manier, et pas toujours très agréable je dois le reconnaître. Ce roman n’est pas construit uniquement autour de l’intrigue principale, mais s’étale largement sur la vie privée de l’inspecteur Sharko, personnage solitaire et torturé, tentant de sortir la tête du marécage dans lequel il se trouve depuis l’accident qui a coûté la vie à sa femme et sa fille. L’enquête qu’il mène va prendre peu à peu le pied sur sa vie personnelle, le faisant sombrer petit à petit. Les deux se confondent tout le long du roman, le lecteur étant fortement invité à se poser de nombreuses questions sur ces étranges corrélations. Malheureusement, beaucoup d’éléments sont trop prévisibles, ce qui gâche complètement l’intérêt et la crédibilité du scénario.

L’intrigue policière en elle-même est étonnante. Au début du roman, je m’attendais à être plongée dans une atmosphère mystique, le premier meurtre ayant été commis dans une église, ce qui me plait beaucoup d’ordinaire, et puis on dévie sur une histoire d’insectes ; ça grouille de papillons, mouches, moustiques. Les différents meurtres commis ont tous leur identité propre, il est difficile de trouver un lien entre eux si ce n’est les relations de parenté qui unit les victimes et les indices semés volontairement par l’assassin. Les crimes sont un peu brouillons, ingénieux mais fouillis. Ils forment un ensemble instable et ne m’ont transportée ni dans l’horreur, ni dans le dégoût, ni dans la peur. De plus, le final est plutôt mal exécuté, la découverte du coupable est anecdotique et trop due au hasard pour me plaire. Je pense que le roman vaut surtout pour la mise en scène de son personnage principal et la manière dont celui-ci s’approprie l’enquête. En cela c’est plutôt intéressant, mais m’attendant au fin mot de l’histoire, il me manque une grosse part de surprise. De plus, Deuils de miel souffre de certaines incohérences qui restent inexpliquées, et laissent planer le doute quant à leur présence ; sont-elles passées à travers les relectures ou sont-elles les représentantes d’une complexité de second rang de l’intrigue ?

J’ai pris un certain plaisir à la lecture, le rythme est intéressant, les découvertes s’enchaînent bien et certaines scènes sont pertinentes ; je pense notamment à celle où les flics suivent des papillons qui les mènent jusqu’au meurtrier. Il y a du bon, il y a du mauvais, comme dans tous les livres vous me direz, mais ici le bon se trouve dans des petits éléments qui sont loin de donner de la consistance à l’histoire. Je me suis néanmoins procuré deux autres romans de Franck Thilliez, j’ai envie d’avoir plus de matière pour me faire un avis plus légitime sur cet écrivain. Je vous en dirai plus prochainement.

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